Un feu, une tendresse, un rire, 2016 avec trois poésies de Marie Josée Gélineau, une préface de Claude Hamelin et illustré de photos.

Ce recueil nous entraîne aux abords de la rivière des Mille Iles où se déverse paisiblement la rivière du Chêne. Les lieux imprégnés de beauté et d’harmonie permettent au promeneur d’entrer en communion avec cette nature omniprésente et généreuse qui rassure, réconforte et guérit. Avec des mots tout simples, cette poésie se pose sur nous comme un baume et nous transporte ailleurs.

Vendredi gris

Agréable journée

que ce vendredi gris

d’une grande douceur et lenteur

sous la pluie

En moi

une elfe danse

baignée d’une lumière et d’une joie immense

venues je ne sais d’où

en ce vendredi gris plus que tout

La toile

Bien sûr

on se voit peu

on s’écrit moins souvent

Le temps se joue des sentiments

mais tous ces liens

qui me relient à vous

ont tissé une toile

sous mes pieds

qui me soutient, me tient debout

et le cœur par devant

bien vivant

Le cœur n’est jamais seul

Enfin le mai

Depuis

les douceurs de septembre

enfin

j’ouvre bien grandes

portes et fenêtres…

Une brise pénètre

imprégnée d’odeurs de la terre

aux tiges nouvelles

aux feuilles naissantes

que le soleil

a amoureusement chauffées

tout le jour

et ce parfum m’enivre

comme un premier amour

La prucheraie

Entendre

au matin

la rumeur douce et murmurante

de la prucheraie

le vent qui bruisse

dans les feuilles

pareil aux vagues

qui inlassablement

lèchent le sable

et s’en retournent à l’océan

dans leur écrin d’écume

emportant mon secret